La pendule mystérieuse, un mythe signé Cartier

Les pendules mystérieuses assemblées par Cartier dans les années 20 et 30 sont pour les amateurs d’horlogerie l’objet de tous les fantasmes. Celle que Piasa propose à la vente le 19 mai est unique en son genre, SoBARNES vous explique pourquoi.

Quand l’horlogerie devient un art à part entière… En 1912, alors qu’il n’a que 28 ans, l’horloger Maurice Couët s’inspire des travaux du célèbre illusionniste Jean-Eugène Robert-Houdin et met au point les « pendules mystérieuses » qui vont devenir l’un des emblèmes de Cartier. Il s’agit alors d’un véritable prodige horloger : les aiguilles ne sont pas reliées au mouvement mais chacune fixée à un disque en cristal de roche dont le bord en métal dentelé actionne une crémaillère cachée dans l’encadrement. Elles donnent ainsi l’illusion de flotter par magie dans la pendule, de face comme de dos, le mouvement étant pour sa part caché dans le socle de celle-ci.

La pendule mystérieuse Art déco présentée à la vente par Piasa, poinçonnée par Maurice Couët, fait clairement référence à l’Empire State Building inauguré en 1931 à New York, dont ses aiguilles reprennent la silhouette. Autre particularité, son encadrement et son socle sont réalisés en onyx et rhodonite : du grec rhodon (rose) pour sa couleur, la rhodonite n’est pas couramment utilisée chez Cartier - c’est même le seul exemple connu - et constitue certainement l’élément le plus étonnant dans la composition de cette pendule mystérieuse.

La fabrication de ces merveilles nécessitait l’intervention d’au moins six spécialistes des ateliers parisiens de Cartier (orfèvre, émailleur, lapidaire, sertisseur, graveur et polisseur) pendant un an. Environ 90 pendules mystérieuses furent fabriquées jusque dans les années 30. La production repartit discrètement après-guerre, puis de nouveau dans les années 1970.

Pour la première fois mise aux enchères, cette pièce exceptionnelle datant des années 30, qui n’avait pas fait d’apparition sur le marché depuis sa réalisation par Cartier Paris, provient de la collection particulière du légendaire commissaire-priseur et écrivain Maurice Rheims (1910-2003). Ce qui ne fait qu’ajouter à son intérêt et explique son estimation entre 400 000 et 600 000 €. Une somme, certes, mais avouez qu’elle ne manquerait pas de provoquer l’admiration de vos proches et la jalousie de vos voisins une fois posée sur votre bureau !

Avant de vous laisser porter vos enchères, nous ne pouvons vous quitter sans la traditionnelle minute SoBARNESpedia : vous vous demandez ce que Jean-Eugène Robert-Houdin vient faire dans cette histoire ? Né à Blois en 1805, celui-ci que l’on considère comme l’inventeur de l’illusionnisme moderne fit ses premières armes dans les ateliers horlogers de son père et de son beau-père. Il s’est fait connaître en 1839 lors de l’Exposition des produits de l’industrie française en y présentant une « horloge mystérieuse » dont le principe, une fois retravaillé, allait engendrer un siècle plus tard celles de Cartier.

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Infos :

Piasa, 118, rue du Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris – France / Piasa.fr

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