Dans l’intimité de Karl Lagerfeld

C’est une vente aux enchères absolument hors norme que présente Sotheby’s en décembre à Monaco puis Paris : 1 200 lots provenant de la succession de Karl Lagerfeld, des objets issus de ses résidences privées  et de sa garde-robe personnelle, autant d’aperçus de ce qu’était la vie intime de cette icône de la pop culture. Un événement forcément SoBARNES.

Dépassant les frontières de la mode, Karl Lagerfeld (1933-2019) était un Janus médiatique, à la fois omniprésent et secret. La vente que lui consacre Sotheby’s est son image, démesurée : à Monaco du 3 au 5 décembre puis à Paris les 14 et 15 décembre, le catalogue rassemble de centaines de pièces reflétant la passion du couturier pour le design contemporain des années 2000 mélangées avec d’autres plus anciennes, piochant allègrement dans le pur XVIIIe siècle et l'Art déco.

Il s’agit ni plus ni moins de plonger à l'intérieur des maisons qu'il a avait décorées ces vingt dernières années. Et d’en repartir, à condition de présenter la meilleure enchère, avec des lunettes de soleil, un service en porcelaine, une montre à gousset en or monogrammée « KL », une paire de fauteuils Louis XVI, un escalier de bibliothèque ou un cabriolet Rolls-Royce !

« L'histoire de cette vente est celle de Karl Lagerfeld côté jardin, de l'homme privé derrière le personnage public, explique Pierre Mothes, vice-président de Sotheby's France. Un coup d'œil sur le décor qu’il avait choisi pour ses maisons et appartements révèle un collectionneur qui savait parfaitement mêler l'ancien et le nouveau, le traditionnel et le radical, le sérieux et le surprenant, souvent ponctué d’une touche d'humour. Ces objets personnels qui seront proposés aux côtés de plus intimes comme sa célèbre garde-robe permettent de reconstituer une partie de l'histoire de celui qui se cache derrière l’icône. »

La vente nous fait visiter deux de ses résidences restées confidentielles jusqu’à aujourd’hui : un duplex parisien rue des Saints-Pères, dans lequel il mêla design minimal et arts décoratifs, et la dernière maison qu'il a décorée - une villa du XIXe siècle située à Louveciennes, près de Versailles. Celle-ci fut conçue comme une lettre d'amour à ses racines allemandes, notamment via de nombreuses affiches publicitaires du début du XXe siècle.

Une intimité dévoilée qui passe forcément par d’innombrables clins d’œil à son chat, Choupette, que l’on retrouve sur des coussins brodés, des dessins et sur un buste représentant Karl Lagerfeld.

Karl Largerfeld a fait de son nom et de son look une marque. Cette double vente aux enchères ouvrira les portes de son dressing dans lequel étaient rangés les vêtements et accessoires caractéristiques de son style : veste noire élégante et contemporaine, lunettes aux verres sombres, mitaines en cuir et éventails. Ces pièces sont signées Yves Saint Laurent, Christian Dior ou Comme des Garçons.

Parce que nous sommes entre nous, SoBARNES vous dévoile un petit secret à ce sujet : tout directeur artistique de Chanel qu’il ait été depuis 1983, Karl Lagerfeld portait rarement des vêtements de la maison de la rue Cambon. Pour un motif qu’il ne cessait de répéter : « En Chanel, je ressemble à ma mère » ! La vente comprend cependant le sac Chanel noir qu'il emportait partout avec lui. Ce prototype qui n'a jamais été commercialisé ni même porté sur les podiums en fait probablement l’un des objets les plus personnels de la collection (est. 2 000 / 4 000 €).

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Infos : Sothebys.com

KARL, Karl Lagerfeld’s Estate Part I (Monaco, vente en salle) vendredi 3 décembre / samedi 4 décembre / dimanche 5 décembre - Exposition : 28 novembre - 2 décembre

KARL, Karl Lagerfeld’s Estate Part II (Live Auction, Paris) Session 1 : mardi 14 décembre / mercredi 15 décembre - Exposition : 11 - 14 décembre

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