Fashion week, si Paris m’était conté

La fashion week automne/hiver 21-22 a confirmé que les défilés digitaux pouvaient fort bien assurer le show, à grand renfort de mises en scène aussi cinématographiques que spectaculaires. Notre coup de cœur ira (par ordre d’apparition) aux maisons Chloé, Lanvin, Chanel et Vuitton, qui ont choisi d’ancrer leurs défilés dans un Paris qui ne demande qu’à reprendre vie, rive gauche comme rive droite.

Il n’aura échappé à personne que les fashion weeks à travers le monde ont dû se réinventer ces derniers mois, faute de pouvoir procéder aux habituels défilés et présentations en public. Après quelques tâtonnements, l’univers de la mode a trouvé sa vitesse de croisière grâce à des show digitaux permettant à chaque Maison de mettre en lumière ses créations sous des formats pour le moins inédits. La semaine parisienne, du 1er au 10 mars, en aura été la flamboyante illustration, notamment grâce à des courts-métrages dont la mise en scène relevait du 7e Art. Raison de plus pour saluer le travail des Maisons qui ont choisi Paris pour décor. A commencer par Chloé, qui nous a gratifiés d’un défilé germanopratin de haute volée, les mannequins débutant chez Lipp pour ensuite traverser le boulevard Saint-Germain avant d’investir la place Saint-Germain-des-Prés en passant devant les Deux-Magots :

C’était la première collection de la nouvelle directrice artistique de Chloé, l’Américano-uruguayenne Natacha Ramsay-Levi, qui clôt ce défilé d’un pas oscillant entre samba et allure martiale, à la tête de son armée de mannequins. Un clin d’œil au 8 mars et à la Journée de la Femme ?

Changement de décor avec Lanvin qui nous emmène revisiter l’hôtel Shangri-La, sur la colline de Chaillot. Le directeur artistique de la plus ancienne Maison de couture française y présente une femme glamour et fêtarde qui s’encanaille sur Rich Girl, de Gwen Stefani. Avec l’apparition d’une invitée surprise :

Vous aurez reconnu la rappeuse Eve, qui interprète depuis la banquette arrière d’une limousine son solo issu du tube de 2004. Mention spéciale au jeune acteur israélien Tom Mercier, qui incarne avec malice le réceptionniste dépassé par l’arrivée – puis le départ – des Shangri-La girls. Comme si Lanvin souhaitait nous rappeler que nous ne sommes malgré tout pas encore revenus à la vie d’avant…

Retour sur la rive gauche et Saint-Germain-des-Prés avec Chanel, qui doit renoncer à ses traditionnels défilés sous la verrière du Grand Palais, dont les travaux de restauration viennent de débuter pour 4 ans. Nous voici donc plongés dans LE temple de la nuit parisienne, Castel, que les mannequins rejoignent via d’élégants travellings en noir et blanc longeant les murs de la rue Princesse :

Ce défilé virtuel se termine dans la rue, dans ce que l’on imagine être le petit matin après une nuit de fête.

En clôture de cette semaine parisienne, Nicolas Ghesquière, le directeur artistique de Louis Vuitton, a choisi d’investir l’aile Denon du Louvre, ses modèles évoluant entre les statues grecques et romaines sur Around the World, des Daft Punk.

Impossible de trouver un meilleur cadre pour dévoiler la collection capsule de sacs réalisée avec l'atelier de design italien Fornasetti et dont les motifs puisent largement dans l’Antiquité romaine.

Du côté de SoBARNES, nous apprécions le clin d’œil aux Daft Punk, qui viennent d’annoncer leur séparation. Around the World… Le choix musical n’est pas anodin car c’est probablement la grande révolution que vit la mode depuis un ans : ne plus être réservée aux happy few d’un défilé mais se retrouver, grâce au digital, projetée dans l’instant à travers le monde.

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Photo @Chanel

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