Dans les secrets de la Maison Breguet

Référence historique incontestée dans l’univers de la haute horlogerie, la Maison Breguet perpétue aujourd’hui encore l’esprit d’innovation de son fondateur tout en veillant à conserver ses traditions. Meilleure illustration de cet équilibre : sa manufacture nichée dans la vallée de Joux, en Suisse. Visite privée.

#StayHome avec SoBarnes

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Même les moins contemplatifs apprécieraient le chemin : après plusieurs aiguilles entre les coteaux de vignes, flirtant avec une vue plongeante sur le Léman et les Alpes en toile de fond,
notre voiture plonge petit à petit dans les draps blancs du col du Marchairuz, avant d’entamer sa descente dans la vallée de Joux. Du manteau neigeux étendu à perte de vue, les locaux semblent avoir pris leur parti, armés de luge et skis de fond. C’est paradoxalement après une parenthèse suspendue hors du temps que le visiteur pénètre le berceau historique de la haute
horlogerie où se niche la manufacture Breguet.

ODYSSÉE DU TEMPS

L’aile que nous découvrons en premier est une extension entamée en 2001, un 28 septembre exactement, comme en témoigne une coupure de journal enterrée sous nos pieds : preuve que dans les grandes maisons on sait entretenir la légende. Ici, des machines à la pointe de la technologie assemblent les plus petits composants ; une modernité d’autant plus saisissante que le ballet des bras mécaniques se joue derrière des vitres sérigraphiées « Breguet, Depuis 1775 ». N’y voyez aucune contradiction avec les valeurs de cette maison historique, la démarche permettant principalement d’avancer le travail des horlogers qui, quelques salles plus loin, prennent le relais. Le visiteur retrouvera en effet rapidement ses repères en humant l’odeur des tours à guillocher dans l’atelier dédié à ce métier d’art introduit par… Abraham-Louis Breguet. L’amateur d’horlogerie sera quant à lui subjugué en devinant les crêtes de vague si caractéristiques de la ligne Marine se creusant sous le geste d’un maître guillocheur. Breguet fait également partie des rares maisons à avoir intégré le savoir-faire de la gravure artistique horlogère, qui atteint son paroxysme avec des réalisations telles que le dessin du vaisseau « Royal Louis » s’étendant entre les différents ponts de la Marine Équation Marchante. Dans ce temple de la minutie, Augusto, chef de l’atelier gravure, travaille sur les pièces d’un mouvement à tourbillon, brevet du 7 messidor an 9… soit le 26 juin 1801, date à laquelle le fondateur de la maison déposait le brevet de la reine des grandes complications.

MÉCANIQUES DES RÊVES

Des pièces assemblées quelques étages plus haut où, dans un bain de lumière et avec vue sur le lac de Joux, mais l’oeil rivé sur leurs loupes binoculaires, les horlogers se concentrent sur les étapes de rouage, réglage et enfin, celle des terminaisons au cours de laquelle sont ajoutés chronographes, dates, et autres petites complications. Les grandes complications sont quant à elles confiées aux maîtres horlogers les plus expérimentés à l’instar d’Éric qui, depuis de nombreuses années jongle entre cages et calibres avec, dit-il, toujours autant d’amusement et de rigueur. La même passion qui anime, les quatre horlogers que nous découvrons affairés à réveiller de belles endormies au sein de l’atelier restauration situé cette fois dans la partie historique de la manufacture. Redonner leurs couleurs à des modèles tels qu’une montre à toc de 1802 est un travail de longue haleine qui impose de ne négliger aucun détail, jusqu’à la moindre vis à reconstituer. Quelque chose nous dit que l’histoire n’a pas fini de s’écrire entre ces murs… Mais le cadran d’une superbe pendule sympathique nous indique que si le temps semble s’être suspendu durant cette visite, les heures n’en ont pas moins filé.

 Breguet.com

 

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